© Wakanim, Demon Slayer

Combats épiques et démons sanguinaires : Demon Slayer, la série qui passionne les ados

Le phénomène manga au cinéma

Au mois de mai les salles de cinéma ont à nouveau ouvert leurs portes en France, après une longue période de fermeture due à la crise sanitaire. De fait, les nouveaux films se sont bousculés au portillon. Et ceux et celles qui ne sont pas très au fait de la culture japonaise seront surpris·es de constater que le film Demon Slayer se place aisément dans le top 3 des longs métrages réalisant le plus d’entrées (avec un public largement adolescent qui s’est précipité dans les salles). Retour sur un phénomène peu à peu devenu planétaire.

D’où vient Demon Slayer ?

Demon Slayer, c’est au départ un manga écrit par Koyoharu Gotōge et publié depuis 2016 au Japon. Comme beaucoup de mangas, l’œuvre a été adaptée en série animée, en 2019. Une adaptation qui lui a été salvatrice puisqu’elle lui a offert un regain de popularité. En fin d’année dernière, Demon Slayer disputait la place du manga le plus populaire de l’année au Japon à One Piece, licence reine du milieu, en place depuis 1997.

Et en France ? Le manga avait eu droit à une première édition intitulée Les rôdeurs de la nuit, en 2017 chez Panini. Face au succès grandissant de la licence, l’éditeur avait décidé de proposer une nouvelle édition, sous le nom de Demon Slayer cette fois. Un choix judicieux, puisque les nouveaux tomes de la série se classent régulièrement dans le top des bandes dessinées les plus vendues en France. Mais le plus impressionnant, c’est la popularité du film.

Un film qui bat des records

Demon Slayer raconte l’histoire de Tanjirō, un jeune garçon dans un Japon du début du vingtième siècle. En rentrant chez lui, il réalise que tous les membres de sa famille ont été sauvagement assassinés par des démons. Tous sauf sa petite sœur… qui a pour sa part été transformée en démon. Pour lui rendre sa nature humaine, Tanjirō va devoir retrouver celui qui a commis cet acte ignoble. Mais il est puissant, et notre héros va donc d’abord devoir devenir plus fort.

Mais le film ne raconte pas exactement cette histoire. Tout cela s’est passé dans la première saison de la série animée, qui se déroule avant le film. Et oui, le film Demon Slayer à l’affiche en salles en ce moment, est en fait la suite directe d’une série animée ! Et ce n’est même pas la fin de l’histoire, puisque le long-métrage se termine avec une ouverture qui appelle à de nouvelles aventures.

Le succès du film en salles est donc d’autant plus impressionnant. Pour sa première semaine à l’affiche, Demon Slayer totalisait près de 350 000 entrées se hissant sur la seconde marche du podium derrière Adieu les cons d’Albert Dupontel ! Un score étonnant pour un film qui n’est accessible qu’à ceux et celles qui auront vu la série au préalable.

Comment expliquer un tel succès chez les adolescent·es ?

Demon Slayer est une œuvre typique du shonen, ce genre japonais dédié à l’origine aux jeunes garçons : un héros s’entraîne encore et encore pour atteindre son but ultime, gravissant les étapes l’une après l’autre. Dragon Ball, One Piece ou encore Pokémon sont également des shonen, et ce sont souvent les œuvres japonaises qui ont le plus de succès, localement mais aussi à l’étranger. Demon Slayer reprend ces codes, mais d’une façon plus moderne. Ce n’est d’ailleurs pas le seul : My Hero Academia, un autre shonen japonais ayant suivi un chemin similaire, met également en scène un héros humain et faillible.

Tanjirō apparaît dès le début comme un personnage faillible, on le voit perdre, on le voit aussi beaucoup pleurer. Il est accessible et on peut facilement s’identifier à lui. Surtout, Demon Slayer porte des valeurs fortes en nous proposant un héros dont le but ultime n’est pas de devenir le meilleur. Mais de sauver sa sœur. C’est son altruisme et l’amour qu’il a pour sa famille qui lui servent de moteur. Plus que son esprit de compétition. Pour autant, l’œuvre n’est pas tout public puisqu’elle comporte de nombreuses scènes particulièrement sanglantes. Il est tout à fait possible que cet aspect de la licence participe en vérité à sa popularité chez les adolescent·es. En France, Demon Slayer fait fureur dans cette tranche d’âge et les séances du film accueillent massivement un public adolescent. À tel point qu’un challenge TikTok est même né au cœur des salles de cinéma, où le jeune public clame son amour pour l’animation japonaise (quitte à perturber un peu la séance).

Une oeuvre accessible aux non-initié·es

Si le succès de Demon Slayer a été relancé grâce à la série animée, c’est aussi parce que celle-ci est de qualité. L’animation mélange habilement 2D et 3D et s’inspire même des estampes japonaises traditionnelles lorsqu’elle représente le feu ou encore l’eau lors des combats.

Même s’il est nécessaire d’avoir vu la série pour voir le film, l’oeuvre dans sa globalité est accessible. Les actions s’enchaînent sans abuser des temps morts, l’histoire est claire et facile à comprendre. Si bien qu’il n’est pas nécessaire de connaître les codes du shonen pour apprécier Demon Slayer. Sans compter que chacun y trouvera ce qu’il cherche, puisqu’on alterne entre de l’humour, du thriller, de l’action… rappelons quand même que les scènes sanglantes sont nombreuses, elle est donc plutôt déconseillée aux plus jeunes.

Envie de découvrir Demon Slayer ? Le manga est publié chez Panini, avec 17 tomes disponibles sur les 23 parus au Japon. La série quant à elle est visible sur la plateforme Wakanim, spécialisée dans l’animation japonaise.

FORCES
De belles valeurs
Une animation de qualité
Des personnages attachants
FAIBLESSES
Parfois très violent
Le film est incompréhensible sans avoir vu la série
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À propos de l\'auteur·trice

Journaliste depuis quatre ans, Lise Famelart est passée chez Clubic, Le Progrès, Euronews ou encore madmoiZelle en tant que cheffe de rubrique high-tech et jeux vidéo. Le numérique reste une de ses thématiques de prédilection et à côté de son travail de journaliste, elle aime échanger à propos du jeu vidéo sur Twitch.

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